IRM diagnostique pour l'endométriose pelvienne profonde : vers un protocole standardisé ?
Isabelle Thomassin-Naggara, Christine Sadjo Zoua, Marc Bazot, Michele Monroc
OBJECTIFS
Évaluer l'efficacité diagnostique d'un protocole d'IRM et de la préparation des patients dans la détection de l'endométriose pelvienne profonde (EPP).MATÉRIEL ET MÉTHODES
La cohorte provient de la base de données ENDOVALIRM, une étude rétrospective nationale multicentrique impliquant
des femmes ayant subi une IRM suivie d'une chirurgie pelvienne pour endométriose (référence standard). Deux radiologues seniors ont analysé indépendamment les résultats de l'IRM en utilisant l'indice d'endométriose pelvienne profonde (dPEI) pour déterminer les emplacements des lésions. L'étude a évalué l'impact de la préparation intestinale, de l'opacification vaginale et rectale, du type d'unité IRM (1,5-T ou 3-T), des séquences supplémentaires (T2W à coupe fine ou 3DT2W) et de l'injection de gadolinium sur la performance des lecteurs pour diagnostiquer les emplacements de l'EPP. Le test exact de Fisher a évalué les différences de précision diagnostique en fonction de la préparation des patients et des paramètres de l'IRM.
RÉSULTATS
La cohorte finale comprenait 571 femmes avec un âge moyen de 33,3 ans (± 6,6 SD). L'IRM avec préparation intestinale a surpassé l'IRM sans préparation intestinale dans l'identification des emplacements du torus/ligament utérosacral (USL) (p < 0,0001) et des nodules rectosigmoïdes (p = 0,01). L'IRM sans opacification vaginale a diagnostiqué 94,1% (301/320) des emplacements du torus/USL, surpassant l'IRM avec opacification vaginale, qui a diagnostiqué 85% (221/260) (p < 0,001). Aucune différence significative liée à la préparation intestinale ou à l'opacification vaginale n'a été observée pour d'autres emplacements de l'EPP. L'opacification rectale n'a pas affecté la précision diagnostique dans la population globale, sauf chez les patientes sans préparation intestinale, où la performance s'est améliorée (p = 0,04). Il n'y avait pas de différences de précision diagnostique concernant le type d'unité IRM (1,5-T/3-T), la présence de séquences supplémentaires ou l'injection de gadolinium pour tous les emplacements endométriosiques.CONCLUSION
La préparation intestinale avant l'examen IRM est préférable à l'opacification rectale ou vaginale pour diagnostiquer les lésions pelviennes profondes de l'endométriose.DÉCLARATION DE PERTINENCE CLINIQUE
Un diagnostic précis et une stadification de l'EPP sont essentiels pour une planification efficace du traitement. La préparation intestinale doit être priorisée par rapport à l'opacification rectale ou vaginale dans les protocoles d'IRM. L'optimisation des protocoles d'IRM pour la performance diagnostique avec des techniques d'opacification appropriées aidera à diagnostiquer plus précisément l'endométriose profonde.
POINTS CLÉS
Évaluer l'endométriose profonde dans des organes collabables tels que le vagin et le rectum est difficile. La préparation intestinale et l'absence d'opacification vaginale se sont avérées bénéfiques sur le plan diagnostique. La préparation intestinale doit être priorisée par rapport à l'opacification rectale ou vaginale dans les protocoles d'IRM.